Agriculture : le sorgho, la petite plante qui monte dans le Sud-Ouest

Le Lot-et-Garonne et la Haute-Garonne l’ont adopté depuis plusieurs années. On voit cette céréale fleurir l’été dans les champs sans que l’on sache trop à qui ou à quoi elle est destinée. Explications Il suffit de traverser la campagne occitane, de prolonger la balade sur les routes départementales de Lot-et-Garonne pour voir s’immiscer, en cette fin d’été, entre des champs de tournesols et de maïs, des plumeaux ou plutôt des panicules de grains verdoyants et pour certains, dont la maturité est plus avancée, virant vers le brun. On s’arrête. On regarde de plus près. Et on se tourne vers un initié. « C’est quoi cette plante ? » « C’est une céréale. Du sorgho », renseigne Régis Geoffroy, agriculteur installé à Duras. Vingt ans qu’il la cultive. Un précurseur. « Mon père s’y était intéressé, j’ai pris la suite ». Ici le sorgho vient en rotation du tournesol et du blé sur 17 hectares, répartis sur trois parcelles, permettant de tirer avantage de terres à potentiel limité.La culture de cette céréale originaire d’Afrique demeure sinon confidentielle du moins mineure en Europe (550 000 hectares). En 2020, la France comptait 122 000 hectares de sorgho (80 % en sorgho grains, 20 % en fourrager), ce qui en faisait le 2e producteur européen juste derrière la Russie. « Historiquement, c’est dans le Sud-Ouest que l’on a commencé à le cultiver, dans le Lot-et-Garonne (actuellement premier département producteur) et en Haute Garonne. En 2020, cependant, l’Indre-et-Loire est passé devant la Haute-Garonne », souligne Frédéric Guedj, responsable développement sorgho chez Lidea, branche semences d’Euralis Group.Bonne résistanceSi l’Indre-et-Loire s’y est mis, c’est qu’avec le réchauffement climatique, cette plante intéresse pour les rotations. « Ne cultiver que du tournesol n’est pas très bon pour le sol. On augmente le risque de maladies et d’adventices. Il faut jouer la rotation. Sur trois ou quatre cultures. Le sorgho, qui se plante en mai pour une récolte en octobre, est plutôt résistant aux maladies et aux nuisibles, il nécessite peu ou pas d’intrants. Il a certes besoin d’eau mais se comporte bien face au stress hydrique », souligne Régis Geoffroy. « En revanche, c’est une culture difficile à désherber… Les solutions chimiques sont très limitées. C’est donc un exercice technique plus compliqué que pour le maïs. »C’est d’ailleurs pourquoi le semencier Lidea, avec son concurrent Semences de Provence, a monté le premier organisme de recherche européen Eurosorgho. « Ce qui nous a permis de créer de nouvelles variétés plus précoces, adaptées pour des départements plus au Nord comme l’Indre-et-Loire, mais aussi de mettre au point des traitements au moment du semis ainsi que des semences traitées avec un antidote », explique Frédéric Guedj.« C’est une céréale sans gluten, riche en fer, en fibres et en antioxydant. On l’utilise pour de la farine et des spiritueux »Car, pour Lidea, l’ambition est de passer à la vitesse supérieure sur la production de sorgho afin de répondre aux besoins de diversification des rotations de cultures, dans un contexte de réchauffement climatique. « En pluriannuel, les surfaces sorgho augmentent en moyenne de 5 % par an depuis 2015. Le souci, c’est qu’il n’y a pas de filière organisée. Notre travail est de créer les besoins en dynamisant les industries de transformation. »Alimentation animale mais aussi humaineÀ quoi sert cette céréale ? « Elle a de réels atouts pour l’alimentation animale (60 % de la production en France lui sont consacrées), avec 2 à 3 points de protéines supplémentaires par rapport au maïs, et une valeur énergétique intéressante notamment pour les porcs et les volailles », poursuit le responsable développement. « L’Espagne est le premier importateur en Europe, pour la production de jambon. 50 % de la production française part en Catalogne. » Lidea a vanté les mérites de cette culture en Hongrie, pour des volailles et en Moldavie pour la fabrication de la vodka. On a aussi vu du sorgho surgir dans une production de bière artisanale sur l’île de Ré…L’alimentation humaine justement. C’est le principal débouché du sorgho en Afrique. Seulement 20 % de la culture française. « C’est une céréale sans gluten, riche en fer, en fibres et en antioxydant. On l’utilise pour de la farine et des spiritueux », poursuit Frédéric Guedj. Les 20 % restants de la production, et plus particulièrement le sorgho fourrager (par opposition au sorgho grain), sont utilisés pour créer des bioénergies comme le bioéthanol. Sur le même sujet Agriculture en Lot-et-Garonne : pourquoi le sorgho gagne du terrain A cause du réchauffement climatique, nombreux sont les exploitants à se tourner vers cette céréale qui n

GRAIN Les vrais producteurs de semences : Les petits producteurs sauvegardent, utilisent, partagent et améliorent la diversité semencière des cultures qui nourrissent l'Afrique

Dans une France à sec, le sorgho cherche sa place au soleil – Libération

Vignes bretonnes, tournesol dans le Nord Le réchauffement redessine la France agricole – L'Express

Maïs — Wikipédia

Le sorgho, une petite graine qui a de l'avenir

Agriculture : le sorgho, un remède miracle contre le réchauffement climatique ?

Ressources génétiques des mils en Afrique de l'Ouest - Préservation de l'agrobiodiversité du sorgho in situ au Mali et au Burkina Faso par l'amélioration participative des cultivars locaux - IRD Éditions

Le sorgho, une céréale venue d'Afrique - C'est dans ta nature

Sorgho Les Céréales - Le blog